Coaching ou Magie : quelle est notre part de responsabilité ?

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J’ai reçu ce tract la semaine dernière dans ma boîte aux lettres. En le lisant, au delà des sourires, j’ai de la gratitude pour ce Professeur qui me donne une belle envie de partager ce que le coaching peut offrir et de le distinguer de la magie.

L’intention de cet article est de distinguer 2 postures différentes et de montrer leur impact sur nous. Celle du mage, qui par la magie propose une aide extérieure à nous qui participe à nous asservir. 

Celle d’un sage, qui par la relation et la responsabilisation, propose un développement des ressources intérieures qui vient nous responsabiliser et limiter la dépendance.

 

  Pas de coaching sans demande

  • « Pas de problème sans solution ». Certains problèmes ne sont pas solubles, au niveau individuel tout au moins. Par contre, notre manière de les vivre et les aborder peut évoluer. Ce n’est pas de l’auto persuasion mais une invitation à un nouveau regard pour faire la différence entre ce qui est à ma portée et ce qui ne l’est pas. Encore faut-il accepter de vouloir prendre une part de responsabilité, ne serait-ce que dans la manière d’aborder le problème.

    Je remplacerais cette affirmation par « Pas de coaching sans demande ». Le coach n’est pas quelqu’un qui intervient s’accaparant un rôle ou du pouvoir. Il répond à une demande. Au-delà de l’investissement financier et en temps, comment participer à la responsabilisation d’une personne qui n’assumerait pas son besoin ?

  • « Grand voyant médium, homme de dieux efficace et rapide ». J’ai beau assumer une dimension spirituelle dans ma vie, je me méfie des sachants et de leur certitude (je deviens donc aussi prudent quant à mes propres certitudes). Un coach n’est pas en connexion avec les dieux, mais avec ce qu’il vit et ressent, avec ce qu’exprime la personne qu’il accompagne.

Pas d’omniscience, de toute-puissance ni de magie, juste un peu de conscience

  • « Résultats garantis en 3 jours ». Le coaching est un engagement de moyens. « Multipliez votre CA par 3 en 20 jours !!! » est le genre de promesses que l’on peut aussi voir. À la rigueur un bon coach peut vous apporter quelques clés, donner quelques conseils parfois. Croire en une garantie de résultats, c’est encore croire à la toute-puissance et la magie.

    Un coach s’engage dans la relation pas sur les résultats
    , ça ne l’empêche pas de faire son possible pour que son client les atteigne.
  • « Résoudre définitivement tous vos problèmes ». En dehors de la mort, qu’est-ce qui peut résoudre définitivement les problèmes ? et encore, il est probable qu’ils nous survivent.

    À défaut de résoudre définitivement, le coach accompagne à l’apprentissage et l’intégration, pour développer une capacité durable à gérer ses difficultés.

  • « Même les cas les plus désespérés ». Nous pouvons attendre quelque chose de magique dans nos vies, qui viendrait de l’extérieur : c’est la pensée magique[1] des enfants. Nous pouvons aussi identifier point par point de quoi sont faits nos « problèmes désespérés » et y mettre un peu d’espérance.

Pour cela, le coach soutient la personne dans ce qu'elle traverse et l'aide à revisiter ce qui fait sens pour elle

  • « Retour de l’être aimé, …voisinage,… maladies, …, entreprise,… » J’accompagne des être humains, je ne guéris ni ne résous tous leurs problèmes. Il y a des sujets qui font davantage échos à mon vécu, mon expérience et qui me rend sans doute plus pertinent dans certains accompagnements. C’est un travail sans fin que celui d’affiner mon identité, ma posture. C’est aussi un sujet de positionnement que d’identifier mes segments de marché, mes activités. 

    Il y a une posture d’accompagnement qui s’applique à l’humain, des sujets d’accompagnements qui s’appuient sur des expériences,
     encore faut-il savoir faire la différence entre les deux et identifier mes limites.
  • « Ne gardez pas vos problèmes en vous, les solutions sont là »En coaching, on parle souvent d’externaliser le problème : le mettre à l’extérieur de soi pour mieux l’identifier et surtout se rendre compte que nous ne sommes pas le problème.

    Et si nous ne sommes pas le problème, nous sommes un élément déterminant de la solution.

Le coach est garant du cadre

  • « N’hésitez pas à appeler, la chance vous sourira ». Oui ! La chance sourit aux audacieux paraît-il.

  • Il est remarquable en tout cas que pour qu’un changement arrive, il y ait au départ une envie, un mouvement, une action.  Appeler pourrait déjà être un pas concret. Vérifier que vous ne savez pas y arriver seul me semble un préalable.

Développer notre responsabilité


  • Nous avons la capacité à gérer par nous-mêmes la plupart des difficultés que nous rencontrons. Il peut arriver que nous n’y arrivons pas tout seul ou en équipe. Dans ce cas, nous pouvons avoir la tentation de réagir comme un enfant, qui veut croire en la magie et que quelqu’un d’autre que lui résolve ses problèmes; nous espérons alors qu’un mage nous sauve, ce qui fait de nous une victime à sauver.
  • Nous avons aussi la possibilité de développer notre responsabilité en s’appuyant sur notre capacité de changement. Nous sollicitons alors plutôt un sage pour nous guider, éclairer, soutenir mais pas pour nous sauver. Le mage asservit tandis que le coach soutient. Nous sommes invités à développer « le prince » en nous, cette part de nous-même qui aspire à grandir et gouverner son royaume. Cela ne se fera pas sans nous.

[1] CECCARELLI Paulo, LINDENMEYER Cristina, « Les avatars de la pensée magique », Cliniques méditerranéennes, 2012/1 (n° 85), p. 41-49

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